Dossier technico-scientifique sur la PAVM

La PAVM ( Pneumopathie Acquise sous Ventilation Mécanique ) correspond à « toute pneumonie survenant chez un malade dont la respiration est assistée par une machine soit de manière invasive, soit de manière non invasive dans les 48 heures précédant la survenue de l’infection ».

Elle se caractérise comme étant une infection respiratoire aiguë affectant les poumons.
Elle est la conséquence :
• d’une dégradation de la ore buccale du patient lors des longs séjours en réanimation,
• d’une migration de cette ore virulente vers les voies respiratoires notamment en cas d’intubation endotrachéale, causant ainsi la pneumopathie.

Incidence
Avec 27,71% des patients intubés atteints et un ratio homme/femme de 2,52, la PAVM est estimée comme étant la 1ère cause d’infection nosocomiale en réanimation.

Les bactéries
Pour 17,5% des colonies isolées Gram + et 70,3% Gram -, Acinetobacter Baumannii et Klebsiella pneumoniae sont les germes les plus communs isolés des cultures des patients (avec également la présence d’entérobactéries, de P.aeruginosa, et de certains champignons comme C. Albicans).
Principalement résistantes à la Cipro oxacine, la Doxocycline, la Cotrimoxazole, près de 50% de ces bactéries sont multi-résistantes.

Symptômes de la PAVM
Les principaux symptômes de la PAVM sont :
• un écoulement purulent,
• une leucocytose ou une leucopénie (hausse ou baisse des leucocytes),
• une hypothermie ou une hyperthermie.

Facteurs favorisant la PAVM
Les facteurs de risque de développement de la PAVM sont multiples :
• le manque d’entretien de la dentition et de la cavité buccale provoque une adhésion et un développement des
germes buccaux sur les plaques dentaires, avec un développement potentiel de pathogènes respiratoires.
• le volume salivaire baisse au cours de l’hospitalisation du patient, réduisant fortement la capacité de la salive à éliminer de façon mécanique les germes et peut réduire l’action des composants immunitaires de la salive. L’intubation du patient provoque une xérostomie (manque de salive) contribuant à la formation des plaques dentaires.
• certaines maladies comme la broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO, maladie pulmonaire chronique) contribuent à développer la PAVM, augmentant le risque de colonisation.
• l’état global du patient peut également in uencer le développement de la PAVM.
Les coûts
Bien que la corrélation entre la mortalité des patients intubés et la PAVM soit discutée, il a bien été démontré que la déclaration d’une PAVM est associée à un allongement de la durée de séjour en réanimation, avec des coûts d’hospitalisation additionnels.

Prévention et soin des PAVMs
Les soins de bouche sont les meilleurs moyens de prévention des PAVMs. Deux méthodes de soins sont utilisées :
• les soins pharmacologiques avec l’utilisation d’antiseptiques (Chlorhexidine), de bicarbonate de sodium, bétadine bain de bouche (polyvidone iodée),
• les soins mécaniques avec le brossage des dents et l’entretien de la cavité buccale, qui reste la plus sûre des interventions pour réduire la colonisation de la plaque dentaire et de la cavité buccale.

L’association de sets permettant d’effectuer les soins de bouche et de solution antiseptique de Chlorhexidine 0,12% a permis de baisser signi cativement l’incidence des PAVMs. Les soins de bouche ont également permis une réduction de la durée de séjour des patients en réanimation de 2 à 5 jours.

Les soins de confort, avec l’utilisation de salive artificielle en gel et l’hydratation des lèvres, ne sont pas à négliger.
Également, d’autres techniques de soin comme la mise du patient en position semi-assise, le drainage des sécrétions sous-glottique et l’entretien du respirateur sont également utilisées. En dé nitive, les soins médicaux à appliquer en prévention ou en curatif dépendent avant tout de l’état du patient.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *